La station balnéaire Oualidia, une perle rare qu’on doit préserver

Entre El Jadida et Safi, vous découvrez la beauté du paysage et les magnifiques sites naturels sur la route côtière qui longe les marais salants, les parcs à huîtres et cultures. Trésor visuel inépuisable, Oualidia est un village de pêcheurs unique au monde par l’incroyable diversité de ses paysages et par la richesse de ses vestiges historiques et de son patrimoine culturel. Ce village balnéaire doit son nom à son fondateur, le sultan saâdien El Oualid. Il y fit bâtir, en 1634, une Casbah destinée à défendre l’accès du port aménagé dans la rade.
À Oualidia, la terre et l’océan s’y confrontent et s’y mêlent depuis des millénaires, ils ont créé une lagune ovale fermée de falaises. À chaque marée, les vagues, qui font rêver les surfeurs les plus fous, franchissent les deux passes, viennent remplir la lagune, puis la quittent. Les équinoxes bouleversent ses fonds, les démons habitent ses grottes, les pêcheurs nichent dans ses rochers… chaque instant est unique dans ce lieu unique. La grande spécialité de la ville, les huîtres qui sont les meilleures du monde que les restaurants européens et japonais s’arrachent. Il y a aussi les ormeaux, palourdes et crabes… dans le quartier balnéaire qui compte quelques très bonnes tables de poissons. La grande plage en anse, préservée du vent et protégée de l’océan tumultueux par une barrière d’îlots, est très agréable pour ceux qui veulent se baigner en toute sécurité.
Étrangers et Marocains apprécient tout particulièrement cette charmante petite station balnéaire. La ville est aussi connue pour ses fruits de mer, en particulier les fameuses huîtres de Oualidia. Ses bons hôtels en font une agréable étape sur la côte. La plage est particulièrement sûre même si les deux goulets qui communiquent avec l’océan sont dangereux. Ses plages sont entretenues, et la baignade y est d’autant plus agréable que les vagues de l’océan sont atténuées par la présence d’un bras de terre, une curiosité unique au Maroc. Les uns se contentent de baignades dans le chenal et son cul-de-sac, un lagon circulaire aux eaux bleu marine et vert turquoise. Les autres préfèrent s’isoler sur les dunes et les plages de sable fin qui longent l’océan, de l’autre côté du bras de mer, dans l’écume et le fracas des vagues.  Mais il faut signaler que le succès de cet endroit enchanteur pourrait entraîner sa perte si l’accent n’est pas mis d’urgence sur la protection de l’environnement. De même, les impasses et les rues, surtout du côté du quartier PAM, connaissent de plus en plus de dégradation à tel point que le village présente un visage d’une laideur horrible. Et ce sans oublier, les «chouwaya» (rôtisseurs), l’activité intense de loueur de parasols, de transats engendrant une quantité d’ordures non collectées. Ainsi, des tas d’immondices narguent les estivants qui ne font rien pour atténuer les choses. Bien au contraire, l’incivisme de certains ne fait que les aggraver.
D’autre part, pendant la saison estivale, les estivants sont contraints de laisser «leurs plumes» qu’ils ont ramassées avec peine et souvent en serrant la ceinture à cause de la hausse vertigineuse des prix. Ainsi, un produit qui se vend normalement à 13 DH est écoulé indignement pour 20 DH. Et jusqu’à preuve du contraire, on n’arrête guère l’hémorragie et personne n’élève le petit doigt pour stopper la flambée des prix qui crée la panique et le désarroi chez les estivants. Alors, va-t-on voir bouger le service du contrôle des prix pour mettre fin à cette arnaque ?
Oualidia est une perle rare qu’on doit préserver afin qu’elle reste accueillante pour les amateurs des plages, des huîtres, de la pêche, du camping, de la bonne restauration, des randonnées, loin du bruit et de la pollution. Il est donc du devoir des décideurs de prendre dans l’immédiat toutes les mesures, aussi expéditives soient-elles, en vue de remédier à cette situation si déplorable qui porte préjudice à la réputation de cette fantastique baie qui est vraiment le joyau de la côte Atlantique.